Histoire

Pendant la résistance à l'occupation nazie, dans les maquis du Vercors, un petit groupe de personnes, dont Joffre Dumazedier, professeur de lettres, et Benigno Cacèrés, charpentier, créent « des équipes volantes » qui vont de maquis en maquis pour former les jeunes résistants, la plupart ouvriers et paysans.

À Grenoble, à la Libération, ils sont rejoints entre autres par Paul Lengrand, professeur de lettres également, Lucette Lengrand, militante, Geneviève Cacérès, enseignante, et Paulette Borker, militante, et fondent l'association Peuple et Culture. 

« À l'origine de notre équipe il y a une révolte de la séparation de la culture et du peuple, de l'enseignement et de la vie. Depuis longtemps, il nous était apparu que cet état des choses était insupportable. Mais la Résistance nous a fait prendre conscience plus fortement de notre opposition » déclarent ces personnes en rédigeant et publiant en 1945 « Le Manifeste : Un peuple, une culture ».

Les hommes et les femmes de cette équipe initiale, rejoints à Paris par Joseph Rovan qui aidera à la consolidation des liens franco-allemands à son retour de déportation, avaient entre 20 et 25 ans lors du Front Populaire. Ils et elles ont appartenu aux "Auberges de la Jeunesse", mouvement à l’esprit libertaire associant activités de plein air et culturelles et ferveur militante pour l’avènement d'un monde nouveau.

« Trois forces ont contribué très directement à la naissance de Peuple et Culture : La liberté d'initiative créatrice qu'offrait la phase pré-institutionnelle et pré-révolutionnaire de la Libération, la volonté de Joffre Dumazedier et de son équipe de créer une association nationale d'éducation populaire et la création à Paris d'une direction de l'Education populaire rattachée au Ministère de l'Education nationale confiée à Jean Guehenno »

Benigno Cacérès

Des idées rassemblées dans un Manifeste

Le Manifeste de 1945 guide les lignes d’action de notre mouvement depuis sa création. Les associations du mouvement se rassemblent autour des principes humanistes qui y sont promus.

Aujourd’hui, le mouvement continue de fonder son action dans ces principes, tout en adaptant son projet, au fil des années, à la société dans laquelle il évolue et aux nouveaux enjeux qui y naissent.

Le Manifeste s’affirme d’abord comme un témoignage collectif : « Ouvriers, syndicalistes ingénieurs, officiers, professeurs, artistes, nous nous efforcerons de poser suivant les réalités de l’époque, les bases d’une véritable éducation des masses et des élites »

Lignes d’action : « La culture populaire ne saurait être qu’une culture commune à tout un peuple. Elle n’est pas à distribuer. Il faut la vivre ensemble pour la créer »

Un nouvel humanisme : « la culture naît de la vie et retourne à la vie… L’humanisme nouveau n’est pas une conception a priori, il est simplement un ensemble de principes qui s’exprime dans un style de vie personnel et collectif : il est la base d’une culture commune. »

Des méthodes : l’éducation populaire doit élaborer des méthodes pédagogiques originales, tel l’entraînement mental, historiquement conçu et mis en œuvre par Joffre Dumazedier et et Bénigno Cacérés.