Un groupe d’une dizaine de femmes, adhérentes de l’association Bund Deutscher Pfadfinder_innen (BDP) du Land de la Saxe, originaires de la ville de Leipzig, a sollicité l’an passé l’association Peuple et Culture Corrèze autour de l’organisation d’un projet de voyage d’études en région parisienne. Le thème de ce séjour : la résistance intérieure en France face à l’occupant nazi et plus particulièrement l’histoire des membres du groupe Manouchian, rendu célèbre par l’affiche rouge.
Retour sur le voyage d’étude franco-allemand du 16 au 22 août 2021 à Paris intitulé " Sur les traces du groupe Manouchian" organisé par l’association peuple et Culture Corrèze
Un groupe d’une dizaine de femmes, adhérentes de l’association BdP du Land de la Saxe, originaires de la ville de Leipzig, a sollicité l’an passé l’association Peuple et Culture Corrèze autour de l’organisation d’un projet de voyage d’études en région parisienne.
Le thème de ce séjour : la résistance intérieure en France face à l’occupant nazi et plus particulièrement l’histoire des membres du groupe Manouchian, rendu célèbre par l’affiche rouge. Ces femmes, militantes antifascistes, avaient fait le constat que l’histoire officielle contemporaine avait très peu retenue l’engagement de ces résistants communistes, membres des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - main-d’œuvre immigrée) ainsi que le rôle primordial des femmes dans la résistance.
Suite à la réunification de l’Allemagne, les discours de la mémoire officielle concernant la résistance contre la dictature nazie avaient eu tendance à « oublier » les résistant.e.s communistes.
Ce voyage d’étude et d’échanges franco-allemand avait pour objectif, à travers des visites et des rencontres, de mieux connaître l’histoire des résistances d’hier pour mieux penser les résistances d’aujourd’hui : quelles places ont eu et prennent actuellement des femmes, des personnes venues d’ailleurs, d’autres pays, dans les mouvements de résistance aujourd’hui ?
Peuple et Culture Corrèze a donc sollicité le Fonds citoyen franco-allemand pour financer un séjour en région parisienne durant l’été 2021. Le dossier a été accepté et 18 personnes se sont retrouvées le 16 août à Pantin, dans la proche banlieue de Paris, pour une semaine d’échanges interculturels autour d’un programme dense.
Le groupe était composé de dix femmes allemandes, âgées entre 20 et 30 ans. Côté Peuple et Culture Corrèze, cinq personnes avaient répondu présent dont deux jeunes migrants suivis par l’association Don Bosco basée à Tulle, et originaires du Sénégal et de la République Démocratique du Congo. Iris Bugl, adhérente de PEC 19 et Serge Hulpusch, salarié de l’association, étaient de l’encadrement.
La présence d’une interprète professionnelle, Isabelle Schreiber venue de Berlin, a grandement facilité les échanges et les visites des sites, musées et rencontres au programme de la semaine.
Visites du Musée de l’immigration, du Musée de la Résistance à Champigny-sur-Marne, visite du Mont-Valérien, du cimetière d’Ivry-sur-Seine où sont enterrés les membres du groupe Manouchian, visite du Mémorial des martyrs de la Déportation sur l’île de la cité, et la rencontre du fils du résistant juif communiste Joseph Epstein, Georges Duffau-Epstein ont ponctué cette semaine d’échanges interculturels très dense. La venue du groupe à Ivry-sur-Seine a donné lieu également à la rencontre chez elle de l’architecte Renée Gailhoustet, reconnue pour ses réalisations en matière de logement social et de Gérard Paris-Clavel, graphiste, engagé dans les luttes sociales, dans les locaux du collectif Ne pas plier.
Sur le terreau fertile de ce voyage, Peuple et Culture Corrèze prévoit la projection à Tulle du film de Pascal Convert "Joseph Epstein, bon pour la légende" en présence de Georges Duffau-Epstein. Une intervention de Georges Duffau-Epstein dans un lycée de Tulle est également programmée dans le cadre de sa venue.
A la suite de la visite du Musée de l’immigration, en présence de l’historien Jean Barthélemi Debost (ex-salarié du Musée de l’immigration qui à ce titre a bien voulu rencontrer le groupe lors de la visite du Musée dont une partie était fermée pour cause de travaux et qui maintenant travaille à l’Institut des migrations). Un Droit de questions est également envisagé.
Abdoulie Bah, un des deux jeunes migrants, présents à ce séjour, a fait la proposition d’une initiative et d’une réflexion sur l’histoire des tireurs sénégalais au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Pour finir et dans le prolongement de la rencontre avec Renée Gailhoustet, Peuple et Culture Corrèze va organiser une projection suivie d’un débat sur la question d’un logement social de qualité, différent, possible hier et pourquoi pas demain ? Cette projection devait avoir lieu déjà en 2020 et a été annulée pour cause de confinement.